Traversée de l'Atlantique, de Mindelo (Cap Vert) à Salvador de Bahia (Brésil) 

Du13 au 29 janvier 2015

Première brève

Déjà 48 heures que nous sommes partis et nous avons fait environ 280 miles nautiques. Le vent est soutenu, entre 18 et 25 noeuds, suivant les moments et la houle est toujours làaaaaa, nous sommes toujours autant ballotés. On s'habitue!

Le départ a été très musclé, avec 30-35 noeuds de vent dans le goulet entre Santo Antao et San Vincente, rafales à 40 noeuds. Nous avions 4 ris dans la GV et un tout petit bout de foc, on marchait quand même à 8 noeuds! Un grand classique dans ces îles, mais qand même, là c'était beaucoup. A tel point qu'il y avait un "rescue airplane" qui survolait la zone à la recherche d'un voilier en difficulté. Il nous a demandé par VHF de nous dérouter pour aller le voir, ce que nous avons fait. En fait, le voilier était juste devant nous, et avait cassé une pièce de sa barre. Il fasait route sous voilure réuite pour aller mouiller sous le vent de l'île et essayer de réparer. Pas cool pour eux au moment de partir traverser l'Atlantique, et pas cool pour nous, un peu impressionés! Mais tout va bien à bod, on prend tranquillement le rythme

A bientôt

 

Brève du 17 janvier
Déjà le cinquième jour de mer, les jours se suivent ...et se ressemblent!
Les journées sont courtes, 09h-21h, le reste étant couvert par les quarts de nuit. Vers 09h, petit déjeuner en écoutant de la musique pop, debout dans la cuisine, le plus souvent autour de l'évier pour y caler les tasses, pots de confiture, etc.. La houle, vous vous souvenez?
Ensuite on allume l'ordinateur de navigation, coupé le reste du temps, pour y porter notre position donnée par le GPS, calculer l'étape des denières 24 heures et faire du routage pour la suite. On se connecte sur l'IRIDIUM pour recevoir les conseils de notre routeur météo à tere et des nouvelles de la famille. Décision de la route à suivre pour les heures à venir, sachant que le vent ou la houle (encore elle) nous obligera peut etre à faire autrement. Pour le moment nous faisons des belles étapes de 150 nM par jour, mais à l'approche de l'équateur cela va diminuer. Puis le capitaine met son harnais et va inspecter le gréement et le système de barre, vérifier que rien ne s'use anormalement, qu'il n'y a pas de boulons qui se dévissent sournoisement, ou de l'eau qui rentre dans la cale. Pour le moment, tout va bien, le pilote fait un boulot formidable, la bateau reste bien dans ses lignes, on ne prend jamais la  barre, le pilote fait beaucoup mieux que nous, plus attentif et plus résistant dans le temps. Pourvu que ça dure...
Le reste de la journée se passe en travaux domestiques (toilettes,repas,confection du pain (et même du punch),etc..), en lecture ou sodoku, en sieste pour rattraper le manque de sommeil dû aux quarts où l'on ne dort pas très bien à cause des mouvements du bateau (la houle, je vous en ai déjà parlé, je crois?). 
Pour la lecture, nous avons deux Kindle, un excellent moyen d'avoir une grosse bibliothèque avec soi sans l'inconvénient du poids, et surtout de pouvoir la compléter même dans les endroits les plus reculés, à condition d'avoir une connexion internet, bien sûr. Là, c'est un chapitre en soi, les connexions internet dans les ports!

A 19h, après le coucher du soleil, apéro avec musique classique, le meilleur moment de la journée!
Dans la prochaine brève, je vous raconterai les nuits en mer

 

Les nuits en mer

Après la  brève des jours, voici comme annoncé la brève des nuits. Ah ah, voilà un sujet pour moi (coucou qui c'est?) Tout d'abord vous savez déjà qu'elles sont plus belles que vos jours, et vous savez sûrement que comme le gâteau, elles se divisent en quatre quarts. 
De taille inégale d'ailleurs comme souvent le gâteau, entre 3h et 2h30 chacun pour aboutir à un total de 11 heures.
Le soleil se couchant à 7h du soir brutalement (pas de crépuscule sous les tropiques) pour se relever à l'improviste à 7h du matin, heure de l'horloge du bord, les quarts commencent à 9h du soir et se terminent à 8h du matin... Enfin, théoriquement, parce que bien sûr il faut tenir compte d'un qui se couche tôt ou d'un autre qui traîne, du temps de battement entre les quarts (si l'on trouve le quart du bas par chance en train de dormir, on lui laisse souvent un peu de rab) et de l'éventualité d'une manoeuvre qui introduit une injustice terrible dans la répartition du gâteau.
Avant 9h du soir, on fait donc le nécessaire pour diminuer cette éventualité: on réduit, on sous-toile, on prend des ris, on torche. Tant pis si l'on se traîne à 5N. Chi va piano va sano.
Une fois posées les règles voici comment on joue à La Nuit Tropicale (attention vous risquez d'être déçus). Celui d'en bas essaie de dormir sur sa couchette pendant que celui d'en haut essaie de rester éveillé. Echec dans les deux cas en général, on dort souvent mieux pendant son quart de veille que pendant son quart de repos, ceci grâce au petit minuteur malin réglé sur 20 minutes. Quand ça vibre, on tombe de la banquette du navigateur, on sort jeter un coup d'oeil glauque et circulaire sur l'horizon et un coup d'oeil torve sur les instruments et les appareils anti-collision, et on replonge. Depuis le départ nous avons vu trois bateaux à l'AIS, et à plus de 15 M. C'est quoi l'AIS ? Eh bien c'est le sujet d'une brève à venir sur les instruments. Quant à celui d'en bas qui essaie de dormir le pauvre, il a bien des tracas avec les bruits du bateau. Quels bruits? Eh bien cela mérite aussi une brève car autrement celle-ci va devenir une longue. Bonne nuit des Folligous.  

 

En avant la ZIC

La ZIC, zone de convergence intertropicale... kekseksa? Les Anglais l'appellent Intertropical convergence zone (ITCZ) Bon, on n'en sait pas plus... Les anciens l'appelaient: "Pot au Noir" en Anglais "Doldrums" qui veut dire marasme, broyer du noir. Là, c'est clair. la ZIC c'est un endroit pas marrant. 

Petit cours de météo: C'est entre les tropiques (Capricorne, Cancer) que les rayons du soleil arrivent le plus verticalement sur la surface de l'eau. Apparaissent donc des courants d'air chaud ascendants. En montant, cette masse d'air se refroidit et redescend beaucoup plus loin, au Nord et au Sud, en formant les fameux anticyclones. De là l'air revient vers l'équateur en créant les alizés, et le cycle recommence. 

Dans cette ZIC on trouve donc une forte évaporation, des masses nuageuses bourgeonnantes et orageuses... bref, ça turbule dur, mais pas de Pot, il faut la traverser lorsque l'on passe d'un hémisphère à l'autre. A notre allure de tortue à voile, comptez deux ou trois jours. 

La vie à bord dans la ZIC est moyennement drôle. Il fait chaud, tout est moite... Le vent change constamment de force et de direction. Tantôt il est à peine suffisant pour avancer, tantôt c'est un grain qui vous déboule dessus avec des rafales violentes, accompagnées de cataractes. Il faut constamment réduire sous des trombes d'eau puis renvoyer de la toile... Le jour c'est sympa, on sort le shampooing et on profite de la manoeuvre pour prendre sa douche. La nuit, bof, moyen... essayez donc chez vous de vous relever trois fois par nuit pour prendre une douche tout habillé en faisant des pompes. 

Ouf! Aujourd'hui, au bout de seulement deux jours, nous en sommes sortis et ça fait du bien. Nous avons retrouvé un vent régulier qui ressemble de plus en plus à l'Alizé, même si pour le moment on l'a dans le pif et qu'il faut faire du près serré. Nous allons "vivre penché" pendant quelques jours. Mais il fait beau et sec, le bateau avance tout seul, et cela donne le temps d'écrire. Quel bonheur! 

 

L’actualité du Folligou

Avant-hier, ce fut une journée exceptionnelle au cours de laquelle nous sommes sortis du Pot au Noir, nous avons passé l’Equateur, et même si cela ne donne pas de privilège particulier comme le passage du Cap Horn, c’est quand même une première qui se remarque, à tel point que nous avons ouvert une bouteille de champagne, et surtout, surtout, nous avons pris notre premier gros poisson pélagique. Depuis notre départ de France, nous avions fait un certain nombre de tentatives infructueuses, et essayé ensuite d’améliorer notre matériel au fil des rencontres avec des pêcheurs expérimentés…ou se prétendant tel ! Nous disposons finalement d’un gros moulinet costaud fixé sur le balcon du bateau ; pas de canne, nous ne sommes pas là pour faire de la pêche sportive, et nous avons toute une série de leurres adaptés aux diverses circonstances de la navigation. Et un croc pour ramener un poisson…au cas où.
Eh bien, le cas où s’est présenté hier et ce fut une belle bagarre, une belle preuve de la supériorité de l’homme sur la bête.
Peu de temps après avoir mis un bel appât aux couleurs vertes à l’eau, le fil s’est mis à se débobiner à toute vitesse. Le capitaine se précipite sur le moulinet et cherche à ralentir le dévidoir, sans succès. A ce moment-là, il aperçoit au loin une bête qui saute  hors de l’eau, une bête qui lui semble vraiment énorme. Et puis la tension sur le fil diminue, et là, désespoir, ça y est la bête est parti, le fil a dû casser. Mais non, ce n’était qu’une ruse, le dévidoir se remet à filer, l’espoir revient. Avec le frein sur le moulinet, le capitaine arrive à ralentir et commence même à rembobiner petit à petit. Il me passe alors le moulinet pour continuer à rembobiner pendant qu’il va mettre son harnais, prévoyant une lutte finale difficile. Bien lui en a pris. Lorsque le poisson arrive près du bateau, il ne tire plus beaucoup, à se demander s’il ne s’agit pas d’un paquet d’algues. Mais non, c’est bien un gros, un très gros poisson, qui nous apparaît dans un premier temps comme un petit requin. Aïe, aïe, aïe, comment allons le nous remonter à bord ? va-t-il falloir rejouer « le vieil homme et la mer » et passer la nuit à le fatiguer ? mais non, d’un geste courageux et armé de toute sa force, le capitaine plante son croc dans l’animal et le remonte à bord sur la jupe arrière du bateau. L’animal se débat, envoyant du sang partout sur le bateau. Mais là, catastrophe, le croc se détache, et le capitaine, s’exhortant de la voix d’un air farouche en disant « Ah non, non, non, tu ne m’échapperas pas » attrape le poisson par son rostre, (tiens, un rostre ? ce n’est donc pas un requin) et le maintient contre le plat-bord pendant que le poisson se débat comme un beau diable. Enfin, arrive l’arme fatale sous la forme d’une bouteille de pastis dont on lui verse le contenu dans les ouïes. C’est radical, le combat est fini, cette grosse masse inerte peut enfin être hissée à bord. Ce poisson tout noir que nous prenons pour un espadon, à cause du rostre, est en fait un espadon-voilier, aussi appelé empereur éventail  (Istiophorus Platypterus), avec une nageoire dorsale déployée comme une voile, du plus bel effet. Il fait probablement 20-25 kg et quand le capitaine le redresse devant lui avec un air triomphant et heureux, pour la traditionnelle photo, le poisson est plus grand que lui. Ce fut une belle bagarre !

Et maintenant, il reste à le dépecer. Ce n’est pas une mince affaire. Là aussi, l’équipement en couteaux réservés à cet usage se révèlera bien utile. Le poisson sera découpé en filets et en rôtis de « viande » bien rouge pour en faire des conserves, du tartare, des filets au four, des morceaux marinées au citron vert, un tajine, bref, on lui applique les recettes classique du thon auquel sa chair rouge et ferme ressemble beaucoup. Une partie de ces morceaux sont mis sous vide, espérant les garder quelques jours car tout cela représente une quantité de poisson un peu importante pour deux personnes ! Nous qui commencions à ne plus manger que des conserves, cette arrivée de nourriture fraîche est la bienvenue !
Ce fut une belle journée ! car en plus, il faisait un temps magnifique et le bateau marchait bien toutes voiles dehors.

 

 

 

J'aimerais en savoir plus sur l'exocet

 

Je ne parle pas du missile rendu tristement célèbre par le naufrage du Sheffield pendant le conflit des Malouines, horreur de la guerre et merveille de la technologie Française. C'est le poisson qui m'intéresse, le poisson volant, une merveille de la nature. 

Tout d'abord pour nous autres navigateurs, le poisson volant est un emblème de la navigation au large dans les alizés. Nous savons tous que Moitessier les appréciait particulièrement au petit déjeûner. J'ai dû attendre longtemps pour en récolter moi-même sur le pont (mais pas pour les manger, je préfère les tartines grillées et la marmelade d'oranges) Eh bien je ne suis pas décu. Quel engin incroyable ! 

Mais enfin, comment ça marche un exocet, je veux dire comment ça vole ? Il lui faut d'abord se lancer sous l'eau à grande vitesse. Sacré nageur ! Puis, dès qu'il perce la surface, ses ailes immenses, plus longues que le poisson lui-même doivent se déployer instantanément. Le vol, au ras des vagues peut atteindre une bonne centaine de mètres, et, bien que je n'en sois pas sûr, il me paraît battu, et non plané, une autre prouesse technique. De plus ce vol est probablement en partie dirigé, car le poisson est capable de sauter les vagues ou d'effectuer un virage. La partie inférieure de sa nageoire caudale, plus longue, effleure la surface de l'eau, sans doute pour lui indiquer son altitude, peut-être aussi pour participer à la propulsion. Il doit être capable de voir dans l'air vers l'avant, pour anticiper les crêtes de vagues. Est-ce pour cela, par défaut de vison nocturne, que c'est toujours la nuit qu'il s'écrase sur le pont, jamais dans la journée ? 

Autant de questions qui restent pour le moment sans réponse car je n'ai pas suffisamment de débit sur internet pour "googler". Frustration.

En tout cas, l'évolution semble avoir doté notre exocet d'un moyen très efficace d'échapper à ses prédateurs, car il y en a beaucoup de ces petits poissons, toujours en bancs. Pas toujours si petits d'ailleurs, certains dépassent les 20cm, et se prendre dans la tronche une de ces merveilles de la nature pendant son quart a de quoi vous rendre beaucoup moins enthousiaste.

 

Eh bien, je devrai attendre encore un peu avant de pouvoir faire des recherches bibliographiques et devenir un peu plus savant sur l'exocet. En attendant voici une photo sur laquelle on voit bien les grandes ailes et les gros yeux de ce drôle de poisson-oiseau.    
 

         

Navigation dans l'hémisphère Sud

Depuis 4 jours que nous avons quitté le Pot au Noir, avec soulagement, nous naviguons dans des conditions idylliques. Alizés de Sud-est, vent très régulier, entre 12 et 17 noeuds suivant les jours, un temps magnifique avec une mer d'un bleu profond, quelques petits cumulus, un bateau qui tient sa route au débridé sans que nous ayons à nous en occuper, à part pour prendre ou larguer un ris suivant la force du vent, la routine quoi! Mais on ne dit pas ça pour vous faire envie, à vous qui nous parlez de pluie et de neige! 
Quelques oiseaux nous rendent visite de temps en temps, des Fous le plus souvent que nous essayons d'identifier avec nos guides des oiseaux de mer, mais ce n'est pas facile. Ce ne sont pas des Fous de Bassan comme en Bretagne, absents sous ces latitudes; Peut être des Fous masqués ou des Fous à pattes rouges. A vérifier au retour auprès des spécialistes grâce à quelques photos prises à la volée, c'est le cas de le dire.

Et puis, il y a les nuits sous des ciels étoilés magnifiques! Vous avez déjà eu les détails de l'organisation des nuits en mer, essentiels pour les longues traversées, moi je voudrais vous faire partager les aspects magiques de ces nuits.
La nuit vient de tomber, imaginez-vous dans le bateau, en train de préparer le diner dans une cuisine somme toute assez confortable, suffisamment bien équipée pour vous permettre de faire vos recettes favorites, certes nécessitant de surveiller les casseroles pour qu'elles ne traversent pas la cabine sous l'effet des mouvements erratiques de... ah non, ça suffit, je vous ai déjà assez embêté avec la houle!
Pour un peu que les haut-parleurs diffusent votre concerto pour piano préféré, vous oublierez presque que vous êtes en mer. Au bout d'un certain temps cependant, vous éprouvez le besoin impérieux d'aller voir dehors ce qui se passe. Vos éteignez les lumières pour habituer vos yeux à l'obscurité, vous sortez dans le cockpit, et là, c'est le choc! dehors, le bateau fonce à 6-8 noeuds dans le noir le plus  total, vous ne voyez rien devant, rien autour de vous, pas une lumière, rien. Juste le sillage légèrement phosphorescent. La transition entre l'intérieur confortable et ce noir inquiétant, bruissant du bruit des vagues qui déferlent plus ou moins fort autour de vous, est saisissante. 
Mais après un moment d'adaptation, vous commencez à voir la grand-voile qui fait une tâche opalescente, vous remarquez le ciel d'une densité d'étoiles inhabituelle, vous commencez à apprécier pleinement ces moments exceptionnels. Ici, sous les Tropiques, l'alignement que font les Pléiades, Aldébaran, la constellation d'Orion et Sirius s'impose avec force, occupant tout le ciel en début de nuit, et laissant la place progressivement à la Croix du Sud, signe indiscutable que vous avez changé d'hémisphère. Quand la lune arrive, si elle arrive, elle lève une part de mystère, c'est un peu rassurant même si elle éteint les étoiles. Mais il n'y a toujours rien autour de vous, vous foncez toujours dans le noir et vous aimez ça!

 

Les bruits du bateau

Pour ceux qui ont besoin de silence pour dormir le bateau est un lieu idéal pour mettre leurs nerfs à l'épreuve. Voici une tentative de classification des bruits, en fonction du degré d'énervement qu'ils provoquent:

1/ Les froufrous, clapotis et chuintements de l'eau le long de la coque. Ceux-là sont presque agréables (on dit bien que le bruit de la mer n'empêche pas les poissons de dormir) sauf lorqu'ils sont trop forts comme la claque d'une déferlante vicieuse sur la hanche au vent suivie d'un bruit de cataracte sur le pont. 

2/ Les claquements et clanguements des voiles et du gréement. Pas très sympas. Un bon ralinguage dans une molle avec le gennak qui claque comme un vieux drap, ça vous réveille son bonhomme (ou sa bonne femme) en deux sec.

3/ Les bruits insolites et rigolos: Petits couinements des dauphins qui viennent jouer (malheureusement on n'a pas vu la queue d'un depuis le départ) ou le Bang-flapflapflap du poisson volant qui a traversé sans regarder (on appelle ça un PV pour excès de vitesse) 

4/ Les grincements, craquements et cricriquements des emménagements quand le bateau roule. Ceux-là sont très agaçants mais on n'y peut rien. 

5/ Les cloc-clocments du machin mal calé dans son équipet, lampe torche, crayon, latte, manche à balai... la nuit tous ces trucs là se réveillent et se mettent en branle avec le roulis. Très très agaçant. D'autant plus qu'en théorie on peut y remédier mais qu'en pratique on trouve rarement leur provenance. C'est comme les moustiques: il suffit d'allumer pour qu'ils s'arrêtent, et de se recoucher pour qu'ils recommencent. 

6/ Passons sur les bruits qui réveillent et qui sont faits pour ça: l'AIS ou le buzzer du Mer-Veille par exemple (c'est quoi ça ? eh bien c'est le sujet de la brève sur les instruments, un peu de patience)

7/ Pour être complet, il faut ajouter le degré extrême des bruits, ceux de catastrophe: collision avec un cachalot avec meuglements ad-hoc, chute du grand mât, abordage par le Hollandais Volant... bruits de casse dans la soute à apéros... ces bruits là, on espère ne jamais les entendre.

Chut, silence, on navigue. 

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© Carole Beaumont