Voyage en Amazonie

Nous avons passé 15 jours en Amazonie.

Visite de Belém , remontée du Rio Para par un dédale de petits bras de rivière, puis du rio Amazonias en bateau de passagers jusqu'à Monte Alegre (3 jours de navigation, panne de moteur incluse) visite de peintures rupestres puis encore 120 km de bateau jusqu’à  Santarem, séjour à Alter do Chao et séjour de deux jours  dans des communautés de la Flona dos Tapajos (forêt amazonienne).

 

Hébergements

 

Belém

  • Hôtel Massilia. Rua Henrique Gurjão, 236 - Reduto, Belém.

Tel : (+55) 91 3222-2834

Petite pousada très bien situé, proche du centre, tenue par des Marseillais, avec une petite piscine et un restaurant très prisé qui sert des plats Français excellents.

 

  •  Hôtel Beira Rio. Av. Bernardo Sayão, 4804 - Guamá, Belém

Tel : (+55) 91 4008-9000

Sur les bords du rio Guama. Loin du centre mais accessible facilement par bus. Restaurant sur pilotis sur le rio, très agréable. Petite piscine

 

Monte Alegre

  • Hotel Belo Monte.  Praça Engenheiro Fernando Guihon N°180, Monte Alegre, Parà, Brésil

Tel : (+55) 93 99147-4721

https://www.facebook.com/Hotel-Belo-Monte-Monte-Alegre-567835943317286/

Belle vue sur l’Amazone. Grandes chambres climatisées, avec de belles boiseries sur les murs. Situé dans le quartier haut de la ville, très animé et très sûr le soir.

Gérant très accueillant et serviable.

Si vous lui demandez, il pourra contacter Roberto qui vous emmenera visiter les peintures rupestres.C'est un guide très compétent, qui ne parle que le Portugais mais fait des efforts pour se faire comprendre et connait très bien l'histoire de la découverte et la signification de ces peintures.

 

Alter do Chao

L'agence mae natureza, sur la place principale de Alter do Chao, pratique l'écotourisme et organise des excursions de 1 à 5 jours, sur les plages des alentours ou dans les communautés de la Forêt des Tapajos. Claudio vous accueillera avec gentillesse et se mettra en quatre pour vous rendre service.

Belém est une ville très animée, dotée d’un marché extraordinaire, le Ver-o-Peso (en Portugais : « je veux voir le poids avant d’acheter ») où les pêcheurs déchargent le matin des poissons d’Amazonie, des poissons incroyables comme nous n’en avons jamais vus. Les tourelles métalliques du marché ont été importées de France par bateau, un témoignage parmi beaucoup d’autres des richesses du commerce du caoutchouc.

Belém, et surtout  Manaus, gardent de nombreux vestiges du boom du caoutchouc qui dura principalement de 1879 à 1912.  Le latex, ramené en France par l'aristocrate Français Charles Marie de la Condamine, premier scientifique à descendre l’Amazone  en 1744, a été rapidement exploité par les Anglais qui perçurent  tout de suite son intérêt pour la révolution industrielle en cours. Divers procédés vont être développés, permettant de vulcaniser le latex pour fabriquer des imperméables, des bottes, des pneus. L’exportation clandestine de graines d’hévéa et leur implantation en Malaisie va entrainer dès 1912 la chute des cours du caoutchouc et la fin de cette période faste en Amazonie.

L’exploitation massive du caoutchouc va permettre  à des fortunes colossales de se constituer rapidement. Les exploitants vont faire construire des belles demeures, des églises, un opéra à Belém comme à Manaus, un palais du gouverneur, tout cela dans un style européen richement décoré. Les maisons des seringueiros, ceux qui récoltent  le latex dans les forêts, sont beaucoup plus modestes !

L'opéra de Belém (Teatro do Paz) est construit sur le modèle de la Scala de Milan et celui de Manaus sur le modèle de l'opéra Garnier de Paris. Des sièges en bois et paille, de magnifiques planchers en différents bois d'Amazonie, des fleurs exotiques peintes sur les murs et plafonds, des lustres de Baccarat, des statues en marbre d’Italie, magnifique !

Les bateaux qui viennent d'Europe pour chercher le caoutchouc arrivent chargés de matières précieuses destinées aux constructions des palais et belles demeures. Les belles dames (c’est-à-dire les maitresses des négociants dont les épouses légitimes sont restées en France…) font venir leurs robes de Paris, et même de l’eau pure pour leur toilette !

 
 
Dans un petit rio proche de Belém, le capitaine s’est essayé à grimper à pieds et mains nus dans une sorte de palmier produisant des fruit appelés Asaïe et très prisés pour leur jus. Le monsieur de 75 ans qui a fait ça toute sa vie en grimpant à plus de 20m s’est bien amusé en voyant les difficultés du novice qui a péniblement atteint 2m. Apparemment le lien fait à partir de feuilles de palme et qui attache les deux pieds pour faciliter la montée est très douloureux pour nos petits pieds délicats habitués aux chaussures.  !

Le voyage en bateau traditionnel

 

Nous avons remonté l’Amazone sur un bateau de passagers local, entre Belém et Monte Alegre. Tout le long des petits rios qui alimentent l’Amazone, des familles avec de nombreux enfants vivent dans des maisons en bois sur pilotis, construites au bord du fleuve, au milieu de la végétation. Ces maisons sont accessibles exclusivement par le fleuve. De loin en loin, une église et une école. Un bateau jaune et noir, aux couleurs des bus scolaires américains, ramasse les enfants pour les emmener à l’école. Les enfants sont totalement familiarisés avec le milieu aquatique et possèdent souvent leur propre pirogue, à leur taille.

Quelque fois, des jeunes sur des pirogues à moteur prennent d’assaut le bateau de passage, alors lancé à pleine vitesse, pour monter à bord et vendre des crevettes et du jus d’asaïe. Deux gamins de 10-15 ans par pirogue.  Un qui maintient la pirogue à la vitesse du bateau, autour de 6 nds, et l'autre qui grimpe sur les gros pneus qui pendent le long de la coque en tenant un cordage(quelque fois avec les dents !) pour amarrer la pirogue au bateau.  Des vrais petits singes, au regard farouche, prenant des risques énormes. Impressionnant! Ensuite les deux montent à bord pour vendre des petits sachets de crevettes salées Tout le monde en raffole!

Les peintures rupestres de Monte Alegre

 

A Monte Alegre, nous avons rencontré l’Amazonie préhistorique.

En 1996, l’archéologue Anna Roosevelt (arrière-petite-fille du Président Théodore Roosevelt) a fait sensation en découvrant les vestiges d’un ancien site amazonien remontant à 11 000 ans.

Ces peintures ont remarquablement bien résisté aux aléas du climat, bien que présentes sur des rochers quasiment à ciel ouvert. Les pigments organiques ont disparu mais l’oxyde de fer des peintures a parfaitement résisté. Une sorte de calendrier lunaire, une femme en train d’accoucher, des personnes autour d’un feu, des représentations de mains ou de visages, ces peintures sont tout à fait fascinantes. Avant cette découverte il était admis que les premiers Amazoniens descendaient des paléo-indiens d’Amérique du Nord, eux-même  arrivés depuis l’Asie du Nord Est en traversant le détroit de Behring, praticable à pied à l’époque

 Mais la dation au carbone 14 a révélé qu’en fait le site de Monte Alegre est contemporain des campements d’Amérique du Nord,. De plus les objets retrouvés sur le site amazonien suggèrent que le mode de vie des peuplades étaient différent de celui des peuples d’Amérique du Nord, chasseurs de gros gibier alors que les peuples d’Amazonie pratiquaient la pêche, la cueillette et la chasse au petit gibier. La découverte de Anna Roosevelt a donc remis en question l’origine de ces populations qui ont peuplé l’Amazonie il y a 10-12 000 ans.

Alter do Chao et La forêt des Tapajos

Alter do Chao est sur le rio Tapajos, un affluent du rio Amazonias. Des eaux bleues (alors que l’amazone a une couleur boueuse du fait de la terre argileuse), des plages de sable fin, des cocotiers, on se croirait aux Antilles ! Baignades très agréables au coucher du soleil, suivies de caïpirihas… la belle vie.

Dans le canal do Jari, plus au nord, nous avons vu un adorable petit paresseux de 4 mois, et plusieurs petits alligators qui dormaient sur la rive au coucher du soleil.

 

Nous avons aussi passé deux jours dans des communautés de la Fona dos Tapajos, à Alter de Chao, au sud de Santarem. Ces communautés  de 25-30 familles sont réparties le long du Rio en bordure de forêt, et vivent entre autres d’éco-tourisme en accueillant des groupes de touristes qui souhaitent découvrir la jungle amazonienne et la vie locale. La forêt est un parc national protégé.

Là encore, les familles ont de très nombreux enfants. Le couple qui nous hébergeait (environ 70 ans chacun) avait 40 petits-enfants, 18 arrières petits-enfants et un arrière arrière petit-fils. Les générations sont courtes ici ! Là encore, les maisons sont sur pilotis du fait de la différence de niveau d’eau entre la saison sèche et la saison des pluies où l’eau peut monter de 10 mètres.

Nous avons passé la première journée et la nuit dans la communauté de Jamaraquà et la deuxième journée dans la communauté de Maguari. Nous avons dormi dans un hamac, dans une maison sur pilotis, une sorte d’auvent très bien ventilé. C’était très confortable, et heureusement sans moustiques car nous étions à la saison sèche.

Nous avons fait des grandes marches dans la forêt, tout d’abord forêt secondaire, donc ayant été modifiée par l’homme au fil des siècles, puis devenant progressivement de la forêt primaire intacte. Là les arbres, les palmiers, les fougères, les lianes atteignent des hauteurs vertigineuses. Ce n’est pas encore la forêt fermée des profondeurs de l’Amazonie, où le soleil n’atteint pas le sol et où l’on rencontre beaucoup de moustiques, des insectes venimeux, des serpents, des singes, des aras, etc.. mais c’était déjà très intéressant. En particulier, cette forêt est connue pour ses gigantesques Samaùma (voir photos)

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© Carole Beaumont