La Mélanésie (Fiji, Vanuatu)                     Juillet-Septembre 2018

La Mélanésie, distante à vol d'oiseau d'environ 1600 nM de la Polynésie, sans aucun pays entre les deux si ce n'est quelques îles isolées (Cook, Tonga)  comprend les îles Salomon, les Fiji, la Papouasie-Nouvelle Guinée, les Vanuatu (anciennement Nouvelles Hébrides) et la Nouvelle Calédonie. Les différences ethniques, culturelles, religieuses, géographiques, sont nombreuses entre toutes ces îles et l'histoire des migrations telle qu'elle semble admise de nos jours permet de comprendre un un peu mieux ces différences bien que ces peuples se soient sûrement beaucoup mélangés au fil des siècles. De plus, les colons Français ou Britanniques, les missionaires chrétiens, les Indiens ammenés par les Anglais pour travailler dans les plantations de canne à sucre, les Chinois venus faire du commerce ici, contribuent à brouiller les cartes entre toutes ces peuples.

Vous trouverez ci-dessous un bref aperçu des grandes migrations à l'origine du peuplement de ces îles. Ces informations glanées dans les différents Lonely Planet sont sûrement très sommaires et entâchées d'erreur, mais si comme nous avant notre arrivée ici, vous ne connaissez rien de îles du Pacifique, cela vous donnera déjà une petite idée. 

 

 

Un bref aperçu des migrations à l’origine des populations des îles du Pacifique sud

 

Une première vague de migration eut lieu 3000 ou 4000 avant  JC, à partir du Sud Est Asiatique (Province Fujian de Chine, Taïwan…) en traversant l’Indonésie, probablement sous l’effet de guerres ou de l’appauvrissement des ressources.  Ces ancêtres des Polynésiens ont suivi les îles disséminées au large de la côte septentrionale de la Nouvelle Guinée. Vers 1500 ans avant JC, un peuple connu sous le nom de Lapita avait acquis suffisamment de compétences en astronomie, navigation, culture pour continuer sa migration à travers de plus vastes étendues de mer jusqu’en Nouvelle Calédonie, puis Fidji, Tonga et Samoa.  Lapita vient du nom d’un site archéologique à Koné sur Grande Terre où de la poterie finement ciselée a été retrouvée ;  ces poteries ont permis de suivre le flux migratoire d’île en île de la NC jusqu’aux Samoas, autour des années 1000 avant JC. Ces différentes cultures sont à l’origine du peuple mélanésien.

Un deuxième grand flux migratoire, sur des étendues de mer encore plus importantes eurent lieu au début de l’ère chrétienne jusqu’en l’an 600 et sont à l’origine du peuplement des îles de la Société (Tahiti et ses proches voisines,) des Tuamotu et des Marquises. Puis une troisième vague eu lieu à partir des Marquises au nord vers Hawaï, au sud-est vers l’île de Pâques et au sud-ouest vers la Nouvelle Zélande.  Les populations de ces îles ont donc des origines communes et cela se retrouve dans leur culture (haka des maoris), tatouages, sculptures, et sur le partage de nombreuses légendes et noms de dieux.

La pirogue double, celle qui figure aujourd’hui au centre du drapeau polynésien a sûrement joué un grand rôle dans ces mouvements migratoires.   Elle était dirigée à la fois à la rame et à la voile, en s’aidant des étoiles, du soleil, des nuages, ou de repères tels que les oiseaux, la couleur de l’eau ou l’allure de la houle. La famille, le bétail, les plantes qui seraient replantées plus tard sur la nouvelle île, et indispensable à l’alimentation des migrants, tout était embarqué sur ces grandes pirogues. Ces navigateurs étaient sûrement d’excellents navigateurs, naviguant sans carte ni GPS bien entendu, d’autant que la plupart de ces trajets se faisaient contre les vents dominant d’Est-Sud-Est.

 

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© Carole Beaumont